Arènes
d'Aignan : Corrida du dimanche de Pâques 2012
Arènes quasi pleines malgré une météo à ne pas mettre un aficionado
dehors 6 toros de Baltasar Iban Juan Bautista : silence , silence Matias Tejela : une oreille, silence Thomas Dufau : silence, une oreille
Photos
Laurent Larroque, tous droits réservés.
Il fait
froid, il pleut et pourtant les arènes sont presque pleines. C'est
la juste récompense des organisateurs Aignan qui misent sur la qualité
des toros pour organiser leur traditionnelle corrida pascale.
Comme l'an dernier, ils ont fait appel à la ganaderia Baltasar Iban.
Le lot envoyé cette année est superbe de présentation. Les armures
sont magnifiques et leur résistance au choc malgré de monumentaux
tampons contre les burladeros attestent de leur intégrité
Leur ramage n'a pas toujours été à la hauteur de leur plumage, mais
au moins 3 (1er ,2ème et 4ème) permettaient, et n'ont pas toujours
été exploités au niveau de leur qualité.
Il est dommage de ne pas avoir vu une mise en suerte et une pique
correcte de toute l'après-midi. En résumé, une corrida qui sans atteindre
les sommets a été intéressante pour les aficionados toristas présents
.Elle a probablement déçu les personnes qui viennent chercher du spectacle.
Toutefois le public a été excellent et a fait preuve de sérieux ,
ce qui est souvent le cas quand il y a de vrais toros en piste .
Juan
Bautista a été très décevant et peu impliqué dans le déroulement
de la course.
Son premier est très mal piqué. Il arrive au troisième tiers avec
une fond de noblesse qui est exploité dans deux bonnes séries de naturelles.
Le toro accroche à droite et Jalabert ne force pas son talent pour
corriger ce défaut .Une épée un peu basse précède un descabello et
le public reste froid.
Son second adversaire pousse bien lors de la première rencontre. La
seconde est anecdotique. Le toro est désordonné mais vif et noble,
un vrai Baltasar Iban . Le torero ne veut pas voir les qualités de
l'animal et lui sert une faena brouillonne et sans intérêt. Le toro
va à mas, le torero à menos.
Une estocade de côté conclue mal une faena bâclée. Dommage le toro
permettait beaucoup mieux.
Matias
Tejela nous a gratifiés à la cape de superbes quites face à ses
deux opposants.
Il commence sa première faena en citant le toro de près, étouffant
sa charge .Il s'aperçoit, mais un peu tard, qu'il vient mieux et bien
de loin. La faena monte d'un cran mais son intérêt est limité par
un toro dont la charge s'est raccourcie.
La mise à mort est moyenne, l'estocade est entière mais tombée et
plate, elle nécessite l'usage du verdugo. Une oreille est accordée
après une pétition minoritaire. Une vuelta aurait suffi.
Le second, apparemment noble et encasté, pousse bien sous une unique
pique dont il sort boiteux et amoindri. Il se comporte en toro faible,
Tejela lui sert une faena superficielle et de moindre intérêt. Son
numéro de porfia est très mal conclu par une épée de côté et 3 descabellos.
Le premier
adversaire de Thomas Dufau est présenté deux fois au cheval
alors qu'il est le plus faible du lot (sic).
Il perd toute capacité à exprimer sa noblesse et la faena est sans
intérêt ; Silence après un pinchazo , une lagartija et un descabello
.
Le dernier, aussi bien présenté que les autres, change de comportement
après une pique pourtant bien poussée. Il se comporte en manso et
n'a plus d'yeux que pour les tablas. Le torero landais manque de métier
; Il fait l'erreur d'insister à toréer au centre alors qu'il n'arrive
pas à y maintenir son opposant. Dans les tablas le toro se livre mieux
et Thomas peut lui arracher quelques séries. Il conclue la faena par
une superbe estocade qui fait tomber une oreille du palco qui ne s'imposait
pas compte tenu de la faena .
Cela
ne manque pas de raviver les deux débats habituels sur le chauvinisme
des publics et sur la récompense accordée à une faena moyenne face
à un toro de peu de caste parce que l'estocade est engagée (CF l'oreille
accordée à Robleño l'an dernier à Vic).
Merci
aux organisateurs pour les efforts faits pour maintenir la course
malgré la pluie, le sérieux de l'organisation et la qualité de la
présentation du bétail.
A l'an prochain pour Pâques