Pourtant
au début, y'a eu bug: j'ai demandé au chauffeur par
où il passait pour aller à Oloron, il m'a dit par Pau...
On s'est tapé tous les bleds de l'Adour, Cazères sur
Adour, Grenade sur Adour, Roquepouy sur Adour, Aire sur Adour. Après
on a pris l'autoroute déserte, mais comme il respectait la
vitesse on n'a rien gagné, puis on est sorti je ne sais où,
et on a mis un temps infini à rejoindre la route de Jurançon
qui nous aligne sur le Somport... A Oloron il faut faire tout le tour
de la ville, et enfin on a fait la pause café. Si nous étions
passés par Orthez, nous aurions gagné facilement une
demie-heure. Et OUI la route d'Orthez est belle est praticable, même
en autobus. En plus on ne passe dans aucun centre important: ni St
Sever, ni Hagetmau, ni Navarrenx, ni Sault de Navailles... Bref...
Puis
on a roulé, roulé, roulé... On a pris le tunnel
du Somport, celui que j'avais dit que je ne prendrais jamais car j'étais
contre sa construction. Huit kilomètres sous la montagne, sous
un éclairage bizarre à respirer un air pollué.
On a traversé Jaca, qui me paraissait être une grande
ville quand j'étais petite, et qui n'est au fond qu'une grosse
bourgade où les gamins ont l'air heureux de vivre, de jouer
au ballon dans les rues, de pédaler en bandes, et de courir
dans la prairie autour de la citadelle.

Les
chapiteaux du monastère sont décorées de scènes
bibliques:
ici Adam, chassé du Paradis, se plaque une feuille de vigne
à l'endroit adéquat...
San
Juan de la Peña, son monastère vieux. Installé
à flanc de montagne, face à une vue à couper
le souffle. On peut se demander quelle idée bizarre est passée
dans la tête des moines qui ont décidé de construire
un monastère sous une grosse pierre ayant tendance à
s'effriter. En fait le lieu était sûrement connu dès
la préhistoire, et comme une source coule là, il devait
certainement y avoir des dévotions à la nature, et on
sait que les catholiques ont souvent installé leurs églises
et lieux saints dans des endroits déjà "habités"
(récupérer ou rebaptiser ce qu'on veut changer, cela
ne date pas d'aujourd'hui)
Une
énergique guide qui parlait un espagnol fort compréhensible
nous a fait visiter les secrets du monastère. Ses dortoirs,
ses chapelles, ses tombes, son cloître.
En sortant
il devait être 15h et franchement nous avions faim!!! Le bus
a continué de monter pour aller à l'endroit où
les moines ont construit le nouveau monastère. Un grand plateau
herbeux, planté de pins et de tables de pique-nique nous attendait,
ainsi que de nombreux espagnols venus là pour manger, se balader
(une randonnée de 2h est possible sur le plateau), ou s'allonger
dans l'herbe, lire, regarder jouer les enfants.
Nous on n'a pas traîné pour se jeter sur nos victuailles!
Puis on a visité le monastère transformé en musée.
Très impressionnant d'avoir entièrement mis hors d'eau
les fouilles, et d'avoir installé en situation des statues
de moines en contrebas ou à hauteur pour celles dans les écuries,
boulangeries, etc...
Je me demandais pourquoi les occulus étaient tous remplacés
par de l'albâtre. C'est pas terriblement esthétique.
Je me suis dit qu'ils avaient pété les vitraux originels,
mais ils auraient peut-être pu en copier d'autres de la même
époque...

Nous
sommes redescendus par la route en lacets (oui on monte on monte,
mais il faut toujours redescendre) et là, franchement, je me
suis demandé ce qui m'avait pris de m'installer devant, juste
derrière le chauffeur... J'ai fermé les yeux.

Le petit
village en bas s'appelait Santa Cruz de la Seros, les maisons étaient
très jolies, avec des cheminées rondes très esthétiques.
On a visité l'église romane. Sur la place une fontaine
et de l'ombre donnaient envie d'y rester en vacances.

Le
bidet en grande discution avec la cuvette des wc...
Il faudrait faire une compil des salles de bains d'hôtel espagnols...
A Jaca
nous avons pris possession de nos chambres sur les six étages
de l'hôtel Mur. Balade dans la vieille ville, mais hélas,
pas la tournée des boutiques, avec un ado garçon c'est
fortement déconseillé! Par contre la pause au bar fut
la bienvenue. L'air était chargé de pollens et d'électricité,
l'orage montait. On a testé notre espagnol en commandant à
boire et en cherchant des rosegones. On s'est approché de la
citadelle, mais l'air était vraiment trop électrique,
et on a fini par faire un scrabble à l'hôtel.
Le repas du soir fut simple, mais bon. J'étais hs, je me suis
dit que je n'entendrais pas les bruits de dehors en laissant la fenêtre
entrouverte (il faisait chaud) car elle donnait sur une petite rue
où étaient rangées les poubelles. Effectivement
je me suis, comme à mon habitude, endormie tout de suite, et
je n'ai rien entendu. L'ado par contre, m'a dit le lendemain que toute
la rue était allé vider sa poubelle, et que lui avait
bien profité du bruit.... ah bon?
On avait
dit "petit déjeuner à 8h, départ à
9h". Je voyage avec des gens qui ont bouffé une pendule:
nous sommes arrivés à 8h07 dans la salle de restau,
et nous étions les derniers... Tous dans le bus à 8h45,
et départ effectif à 9h. Cette fois au moins, on ne
sera pas en retard.
Le temps était gris, mais faisait en s'améliorant. Une
dame avait prévu "des polycopiés" avec des
chansons espagnoles pour nous animer un petit peu. J'en ai profité
pour expliquer ce qu'était des polycopiés à mon
fils qui m'a dit "les vieux profs le disent aussi, on fait plus
attention, on croyait que c'était un terme ancien pour dire
photocopie".
Clavelitos se taille toujours un bon succès, surtout le refrain,
comme aux arènes: on ne connaît que ça! Vino griego
aussi n'est pas mal pour l'ambiance!

A force
de rouler dans la plaine aragonaise, nous avons fini par grimper sur
une hauteur, et le château de Loarre est apparu, dans toute
sa beauté sauvage. C'est le plus bel exemple d'art roman dans
cet état de conservation: château + église + donjons
+ fortifications.
On nous a installé pour nous projeter un film qui nous a expliqué
les différentes étapes de la construction. La voix du
commentateur était agréable à écouter,
les images et animations intéressantes, mais le texte partait
parfois dans un coté un peu trop emphatique, tellement que
je ne suis pas sûre que certaines phrases avait un sens. Pas
grave, maintenant il nous tardait de voir en vrai!!!