ArtsDesSuds discours inaugural par Chroniques-du-Moun


La présidente du Festival, entourée de Madame Davidson et Carlton Rara.
Madame Davidson est la seule élue municipale à venir au festival Arts des Suds.

Le premier soir il y avait concert, puis projection de la première série de courts-métrages. C'est important de voir les deux séries, parce qu'on vote, et on choisi ainsi le meilleur des courts. La réalisatrice de "Tabou" qui avait gagné l'an passé, est d'ailleurs invitée cette année au festival.

Home Away: un homme fan de Manchester United attend les installateurs de la parabole, avant le match opposant son équipe favorite à Liverpool, qui est supporté par le petit voisin. Bien entendu rien ne va se passer comme prévu, notre héros verra t'il le match?
Très très drôle, et le petit voisin est très très mignon.

I'm your man
: dans un ascenseur, un type qui déménage croise son ex. Ils se regardent et se jettent l'un sur l'autre sitôt passée la porte de l'appartement. C'est au moment de se séparer que les choses se dégradent...
Très très drôle aussi!!!

Ouaga Mélodie: un joueur de flûte handicapé, une fille qui tombe. Jeu du chat et de la souris, mais la souris elle court!
Drôle, émouvant, pathétique parfois, et une fin surprenante.

Maj Noun: un type erre dans le désert, se roule par terre, se frotte contre les murs, découvre dans le sable un lit avec un squelette de gazelle dessus.
Genre de film que personne ne comprend, à moins peut-être d'avoir consommé des produits illicites.

Mateso: film d'animation où un enfant raconte son pays paisible, puis les tensions qui ont mené au massacre des habitants, à la fuite de sa mère avec lui sur son dos, puis les camps de réfugiés, et encore la fuite, jusqu'à la France et l'attente des papiers.
Très bien, réalisé façon "conte africain" réaliste et poétique.


Gahungu: Le père travaille, sa mère s'occupe de la maison, et Gahungu a de bonnes notes à l'école. Mais sa mère meurt, son père se désespère, traîne au cabaret, et trouve une autre femme. Or celle-ci est méchante avec l'enfant. Un sorcier aide ce dernier à se débarrasser de sa belle-mère.
Comme "Mateso" c'est un film d'animation style conte africain. Très bien!!!

Le second soir j'ai vu un documentaire long métrage "la liste des courses" de Gilles Elie-Dit-Cosaque.
Revenant sur les grèves en Martinique en 2009, ce film pose des questions sur notre société en général: existe t'on par notre consommation (je consomme donc je suis), peut-on consommer autrement? (et oui, parce que pendant un mois les antillais ont trouvé des ressources dans leurs campagnes, mais sont revenus en masse dans les supermarchés dès leur réouverture).
Rythmé par une antillaise en costume traditionnel lisant la liste des produits dont les prix doivent rester bas (une des revendications de la grève) tout en déambulant en ville, en campagne, ce film est à la fois informatif, drôle, très bien fait.
A voir!!!

Après le film, petite causerie avec le réalisateur. C'est toujours intéressant d'avoir des explications supplémentaires.

Le troisième jour fut le jour du visionnage de la seconde série de courts métrages:

Living in Tengrela: Une famille vit à Tengrela, cultive son champs, travaille sans relâche, parle de ses espoirs, qui sont proches des nôtres: un bon avenir pour leurs enfants.

Chaala: Omar se réveille dans un appart, enfermé dedans, et cherche par tous les moyens d'allumer son pétard...

A ton vieux cul de nègre: A Bruxelles, un vieux colon blanc rend visite à la maison de retraite à son ancien employé congolais. Boisson, évocation du passé, insultes, le passé resurgit!

Noire Ode: Futuriste! En 2171 Madame Cordy se rend à la clinique pour guérir une maladie de peau, tandis qu'après elle un homme va accoucher...

Cogitations: A Ouagadougou certains veulent partir en Occident, d'autres veulent rester. Mais tous veulent une vie meilleure.

Le samedi fut projeté ce grand film qu'est "LA PIROGUE". Film sénégalais de Moussa Touré. Récompensé de plusieurs prix prestigieux: "un certain regard" à Cannes, "Bayard d'or" du meilleur film au festival du film francophone de Namur...
Il raconte l'histoire des sénégalais qui s'embarquent sur des pirogues pour gagner l'Europe. Trente hommes dans une pirogue, dont certains n'ont jamais vu la mer, car toutes les ethnies qui peuplent le Sénégal ne vivent pas au bord de l'eau. Trente hommes et deux passagères clandestines: une femme qui a une promesse d'emploi à Paris, et une volaille, une poule qui finira par nourrir les passagers. Les risques sont immenses: une semaine de mer, les tempêtes, les pannes, la promiscuité, les différences (qui s'estompent peu à peu) et bien entendu quand le malheur frappe la solution de facilité: c'est la femme qui porte malheur!
Dans cette histoire tous ne mourront pas, mais ceux qui seront secourus par la Croix Rouge Espagnole, seront reconduis dans leur pays en avion. Un film à voir absolument!


Thierno Ibrahim Dia nous a parlé du film, après la projection.

Le soir était joué MASQ un conte pour enfants et plus grands. Trois danseurs, un homme et deux femmes, habitent des masques pour nous conter l'histoire d'un prince qui bégayait, et qui part au royaume des animaux, où d'autres moyens d'expression existent.

Le dimanche un autre grand film: "LES FEMMES DU BUS 678" de Mohammed Diab.
Fayza, Seba et Nelly, vivent au Caire sans se connaître, mais sont agressées régulièrement par des hommes, surtout Fayza, dans le bus. Nelly est agressé une seule fois dans la rue, et se retrouve être la première femme à porter plainte pour agression sexuelle. Seba est agressée après un match, et son mari préfère ne plus la voir que de la soutenir.
Elle s'unissent, et essayent de trouver des solutions, aidées sans le savoir, par l'inspecteur Essam, qui a vite compris le problème.

Avant l'annonce des résultats du concours de courts-métrages, le film "BASSE-COUR" a été projeté. Il s'agit de l'histoire d'un directeur d'école qui met dans sa poche l'argent que lui apporte une association française. Quelques bons moments dans ce récit, notamment quand les blancs apportent leurs vieux ordinateurs, et que les noirs disent que de toute façon les blancs n'apportent toujours que des vieilleries...

Le prix du public a été accordé au film "I'm your man", ce qui n'est pas étonnant, car lors de la projection mercredi, il y avait une classe d'ados ricanants, et ils ont du voter en masse pour ce film un peu "osé" par le sujet et le traitement: une femme imbriquée sur un homme qui la porte partout tout au long du film car ils ne peuvent se séparer: j'imagine que ça leur a bien plu!


ArtsDesSuds Annonce des résultats par Chroniques-du-Moun

Et le prix du jury a été accordé au seul film auquel j'avais décerné 5 cœurs: "à ton vieux cul de nègre". Le traitement, les sous-entendus, tout ce monde qui était évoqué sans sortir de la chambre de maison de retraite m'avait particulièrement plu, et a donc du séduire le jury aussi!


Les membres du jury et les bénévoles d'ARTS DES SUDS 2012

la décoration du théâtre a été réalisé par Natacha Sansoz et les masques réalisés par les élèves de l'école du Peyrouat.

Il y avait plein d'autres choses à ce festival: des repas pris en commun, un concert, des conférences...
Mais je ne peux parler que de ce que j'y ai vu.

Photos floues, vidéos tremblotantes, textes, isa du moun


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