Arènes
de Captieux : Novillada du 03 juin 2012
6 novillos de Vincente Ruiz ( origine Ventorillo-Garcigrande)
Alberto Duran : silence, salut au tiers
Juan Leal : oreille, oreille
David Martin Escudero : silence , deux oreilles
8/10ème d'arènes
L'éleveur
Vincente Ruiz faisait dans le cadre des arènes champêtres de
Captieux, sa présentation en France . Le lot envoyé comprend 4 novillos
légers et bien armés et deux (5 et 6 ) plus costauds .
Au moral, ils n'ont pas trahi leur origine Domecq . Nobles sans vice
particulier, ils offraient en début de troisième tiers des possibilités
qu'ont su exploiter Leal et Martin Escudero.
En fin de faena, les novillos sont en général allés à menos , fruit
d'une faiblesse déjà entrevue face au cheval .
Les quatre premiers ne prirent qu'un picotazo chacun, les deux derniers
prirent deux rations de fer trop sérieuses.
A l'exception du premier, et c'est une innovation à Captieux , les
picadors ont respecté le règlement en se plaçant dans le terrain opposé
au toril . Pour la qualité, il faudra attendre.
Nous avons assisté à un festival de piques dans l'épaule ou traseras
.
Alberto
Duran hérite en premier adversaire d'un toro noble et soso, il
lui sert en début de faena de bonnes séries à droite et à gauche .
Malheureusement le torero ne finit pas ses passes, et n'exploite pas
à fond les possibilités de l'animal. La mise à mort est laborieuse
(silence) .
Le second bicho est lui aussi un bonbon face auquel Duran ne s'engage
pas en restant fuera de cacho tout en portant sur le public.
La suerte suprême en trois temps réduit le succès à un salut au tiers.
Juan
Leal a eu du mal à trouver la bonne distance avec son premier
opposant et à maîtriser ses coups de tête . Le jeune arlésien laisse
entrevoir par moment ses qualités au travers de deux bonnes séries
en fin de faena .L'engagement lors de l'estocade (légèrement tombée)
justifie l'octroi d'une oreille.
Le cinquième sortira affaibli d'une vuelta de campan. Le provençal
exploite sa noblesse . Le début du travail de muleta est élégant mais
le torero ne se croise pas.
La fin de faena prendra une autre dimension, Juan Leal se livre à
un numéro de toréo vertical dans lequel il excelle. Ce n'est pas ma
tasse de thé, mais on ne peut pas nier les qualités artistiques du
torero ; Le public accroche et obtient une oreille critiquable après
deux pinchazos et une entière dont la rapidité d'effet a dissimulé
l'hémorragie pulmonaire qu'elle a provoquée. Mais on est à Captieux
et la pétition est majoritaire.
David
Martin Escudero a l'étoffe d'un grand torero.
Son premier adversaire est manso et n'a de cesse que de vouloir se
réfugier dans les tablas. Le torero lui impose avec technique sa volonté
, le maintient au centre de la piste et finit par lui servir (comme
il l'avait fait à Mugron) de superbes séries de la gauche.
La mise à mort est approximative (silence) Le dernier toro est le
plus costaud du lot. Le jeune espagnol profite de sa noblesse pour
nous offrir de belles séries alliant technique et temple . Hélas le
novillo baisse de ton et le "neveu " doit abréger. , L'estocade est
bonne (il recevra le trophée du jour) et le président sort sans hésiter
les deux mouchoirs (le deuxième pour compenser les deux trophées accordés
à Leal) .
Le novillero a hérité la connaissance des toros et la technique de
sa famille,. Il devra se méfier de sa froideur, il sourit autant que
Buster Keaton , qui limite son accroche sur une grande partie du public
.
Leal
et Martin Escudero sortent en triomphe , la présence à leur côté du
mayoral ne se justifiait pas , mais il fallait bien que le président
du club local " exagère " au moins une fois .
Globalement
sans atteindre les sommets, nous avons passé une après-midi agréable
grâce à un effort de sérieux par rapport aux années précédents (respect
du positionnement des piqueros et exagération limitée dans les récompenses)
et la présence de deux espoirs de la jeune génération torera .
A confirmer
l'an prochain.
Thierry
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