Photos Laurent Larroque, tous droits réservés.

Triste après-midi

Arènes d’Hagetmau, lundi 6 août 2012
6 novillos de Moreno De Silva pour
Gomez del Pilar (silence, sifflets)
Adrian Torres (sifflets, bronca)
Javier Jimenez (silence, oreille)
8/10ème d’arènes

Hier à Parentis ce sont les toros qui ont failli, ce lundi à Hagetmau ce sont les hommes. Del Pilar et Torres sont arrivés aux arènes avec des à priori sur les novillos de Moreno De Silva.
Obnubilés par leur réputation de toros durs, ils n’ont pas su ou voulu voir les possibilités offertes par leurs seconds novillos. Javier Jimenez a toréé au dernier le toro de loin et le public de près et cela a marché lui permettant de couper une oreille.
Le lot envoyé par le ganadero était bien présenté, dans le type Saltillo, avec quelques armures commodes. Les trois premiers, plus compliqués, demandaient une lidia technique, les trois derniers permettaient de couper des oreilles à condition de bien vouloir les toréer. Aucun des novillos n’a reçu une lidia digne de ce nom, le lot est resté complètement inédit et donc difficile à juger.

Gomez Del Pilar arrive précédé d’une bonne réputation acquise devant des novillos d’origine Domecq. La confrontation avec les Saltillo a révélé ses lacunes .Il interrompt le premier tercio de son premier après un picotazo. Le novillo est noble mais demande d’être cité de loin et retenu avec fermeté dans la muleta. Le torero multiplie les cites de près, se faisant toucher la muleta sans finir les passes. Le toro devient le patron en piste, et la faena va à menos. L’estocade mal placée provoque un début d’hémorragie. (Silence).
La quatrième montre des signes de bravoures lors de deux rencontres poussées sous le fer, la troisième donnée al regaton étant plus anecdotique.
Le toro a un fond de caste certain, mais il demande à être torée avec fermeté ce que ne fait pas le jeune torero. En bon Moreno De Silva, le novillo apprend très vite des erreurs et des fautes de Del Pilar. La fin est difficile. Après un tiers de lame mal placé, le matador, au lieu de remettre une épée, va chercher le verdugo. Décomposé et avisé par les coups de cape des peones, le toro est difficile à descabeller et tombe à la 5ème tentative  (sifflets)

Adrian Torres a passé une très mauvaise après-midi. En manque totale de confiance, il a passé son temps à reculer à chaque passe. Sa panique peut se comprendre face au second, sournois dès son entrée en piste, qui demandait un bagage technique et une motivation que n’a pas Torres .Le torero est sifflé après une estocade très basse.
Le cinquième, très mal piqué, sort « fatigué » des piques, mais comme tout Santa Coloma, se reprend aux banderilles. Il demande à être toréé, et peut permettre le succès. Son adversaire agite la muleta en reculant. Le matador écoute une bronca après une estocade basse et hémorragique et un novillo gâché.

Voir quatre « faenas » de Javier Jimenez en deux jours peut nuire à la santé. Comme d’habitude, le protégé de la famille Espartaco a fait son numéro destiné à toréer le public .Il met beaucoup d’espace entre lui et le toro. Ses deux adversaires sont nobles et offre des possibilités qui ne seront pas exploitées dans deux faenas superficielles. La première est mal conclue à l’épée, mais la seconde se termine par une estocade « habile » faute d’être sincère, le public festayre qui n’a pas eu sa dose de « succès » obtient une oreille, les aficionados râlent en leur for intérieur.

Que dire du public, constitué de personnes venues faire la fête et d’aficionados venus voir les Moreno De Silva, la novillada n’ayant jamais vraiment débuté, ni les uns, ni les autres n’ont trouvé leur compte. Quelques réactions sont toutefois regrettables, un silence vaut mieux que des sifflets vis-à-vis d’un novillero en difficulté, voire en perdition ;
Les cuadrillas (à cheval et à pied) ont été en dessous de tout et ont contribué à l’échec de la terna. Seul moment agréable de cette course, c’est la présence à mes côtés d’un couple d’anglo-saxons, vrais aficionados toristas, analysant avec justesse les différentes péripéties de la corrida.
Comme quoi, la culture taurine n’a pas de frontières.
Isabelle, si je les rencontre à nouveau on pourrait peut être leur proposer de rédiger l’édition internationale des Chroniques du Moun.

Thierry

J'avais pensé revendre le concept à nos amis dacquois sous le vocable "Chroniques daxoises",
mais l'international ne m'était pas venu à l'idée!
isa du moun.


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