Arènes
de La Brède : samedi 23 juin
6 toros de Baltasar Iban
Antonio Nazaré : silence, silence
Arturo Saldivar : 1 oreille, silence
Thomas Dufau : 2 oreilles , 1 oreille
La seule
arène girondine à organiser une corrida était remplie au 9/10ème d'un
public à l'allure et au comportement plus dacquois que vicois . L'arène
est une portative (pas très confortable) et pourtant le lot de Baltasar
est très bien présenté (trapio et armures).
Caste, bravoure, noblesse sont présentes mais sans cette agressivité
qui fait habituellement esprit et loi dans cet élevage. Comme d'habitude,
on peut s'interroger sur l'influence du séjour en pleine chaleur,
même à l'ombre, dans un camion sur le comportement des toros en piste.
Le premier
adversaire d'Arturo Nazaré est le moins bon de l'après-midi.
Il pousse bien sous l'unique pique. Après avoir fait illusion en début
de faena, il s'arrête à mi-passe et donne un coup de tête. Peu inspiré
l'espagnol doute, évite de se croiser pour dominer l'animal. L'estocade
lagartija provoque une hémorragie qui refroidit le public et indispose
les bobos néophytes.
En quatrième position sort un joli toro bien fait qui poussera lors
de deux bonnes piques. Le Baltasar Iban est noble et répond bien à
droite. A gauche, difficile de le juger car son torero a renoncé au
premier coup de tête suspect. En fin de faena les naturelles viendront
trop tard, le toro s'est décomposé sous l'effet d'un toreo inadapté
et tape à l'œil l'étouffant alors qu'il venait de loin
L'estocade, très en arrière est peu concluante. L'espagnol laisse
sonner deux avis sans descabeller et s'attire les foudres du public.
Arturo
Saldivar comme tous les mexicains est un bon capéador .Son premier
opposant est noble mais faible. Il vient à chaque site mais s'épuise
vite. Le torero se contente d'une faena très superficielle plus efficace
sur le public que sur le toro. Après un pinchazo, l'estocade est mauvaise
mais rapide d'effet ce qui vous vous en doutez plaît et une
oreille non justifiée tombe du palco.
Le cinquième est un superbe colorado. Brave en deux rencontres, il
se révèle le meilleur de la course. Encasté et noble, il offrait ses
deux oreilles à un torero motivé.
Hélas le mexicain n'avait pas envie de s'impliquer Il a tout fait
pour masquer les qualités du Baltasar Iban .La faena est une succession
de coups de torchon sans lien qui finissent par lasser l'animal.
La mise à mort est approximative. Silence pour Saldivar et applaudissements
à l'arrastre d'un bicho qui méritait un tout autre adversaire.
Thomas
Dufau joue à domicile et n'a pas besoin de forcer son talent pour
triompher.
Le troisième sort affaibli d'un très médiocre tercio de piques. Il
est noble mais manque d'alegria. Le landais lui sert deux belles séries
de derechazos en début de faena et c'est tout ; le reste de la faena
est approximatif, élégant mais peu engagé. Thomas doit avoir un problème
avec sa main gauche .Il toréé uniquement à droite, ce qui laisse un
goût d'inachevé aux connaisseurs .L'épée est tombée mais rapide d'effet
ce qui convient très bien au public qui réclame deus oreilles (une
pour les derechazos et une par chauvinisme)
Même type de faena au dernier de l'après-midi, l'animal va à menos
ce qui limite le succès. Toujours aussi peu d'utilisation de la main
gauche, l'estocade est moins efficace qu'au toro précédent, le succès
se limité à une oreille "locale".
Sentiment
mitigé à la sortie, un cartel attractif, un lot de toros qui hissent
La Brède au niveau d'une place de catégorie et une terna qui la ramène,
par manque d'implication pour les uns par facilité pour l'autre ,
au niveau d'une arène portative de pueblo.
On reverra les Baltasar Iban à Dax (le lot est parait il sérieux)
et chez nos amis de Saint Perdon.
En regagnant
ma voiture, j'ai rencontré deux iraniens qui cherchaient un bureau
de poste pour expédier du courrier, mais ceci est une autre histoire.
Thierry
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