Pas
d'oreille , mais des choses à voir à Magescq

Arènes
de Magescq : dimanche 19 février 2012
Novillada non piquée
Arènes quasi pleines
6 becerros de El Freixo (propriété d'El Juli) pour
Tomas
Angulo :silence
Alvaro Sanlucar : vuelta
Diego Llanos :vuelta " forcée "
El Kike : vuelta
Clemente : salut au centre (la vuelta aurait été méritée)

Qu'il
est bon de sortir de notre hibernation pour retrouver le chemin des
ruedos .
Comme les marmottes à l'arrivée du printemps , l'aficionado est tout
excité à l'idée de s'assoir à nouveau sur les gradins des arènes .
Il accepte sans trop râler un tarif de 17 euros pour voir 5 novillos
(heureusement que les plus jeunes ne paient pas).
Il se prête bon enfant à la photo de famille proposée par l'ineffable
Dédé (André Viard président de l'ONCT) Photo dont l'impact dans la
lutte contre les Zantis reste très limitée , elle n'a été reprise
par aucun des Journaux à forte diffusion d'habitude si prompts à relater
les pantomimes des zélateurs de la cause animale . Ces derniers avaient
envoyé à Magescq une représentation réduite à 14 individus maintenus
très loin des 1000 aficionados par des forces de l'ordre pour une
fois efficaces .
La photo de famille permettra peut être à Isa de lancer un jeu concours
" retrouvez les deux envoyés spéciaux des Chroniques du Moun " .

Une
fois la piste rendue aux choses taurines , nous avons assisté à une
course intéressante grâce à un bétail bien présenté et adapté à des
toreros en début de carrière.
Tomas
Angulo hérite d'un premier faible. Le jeune torero , originaire
de Badajoz , s'éternise à droite en début de faena et n'exploite que
trop tard l'excellente corne gauche du novillo . La faiblesse de l'animal
l'empêche de se livrer les séries de naturelles sont très en deçà
de ce qu'elles auraient été si données en début de faena. Retour à
droite pour des séries sans profondeur à un animal de plus en plus
faible pour un public de plus en plus froid. Petit désastre à l'épée
qui continue de refroidir l'ambiance . Le jeune torero écoute un silence
poli et de bon aloi comme le seront pour une fois la plupart des réactions
du public.
Alvaro
Sanlucar est opposé à un novillo bien présenté qui est noble à
droite et compliqué à gauche . Le diestro est lidiador et bon technicien
. Il nous offre des séries templées à droite , mais surtout il torée
l'animal à gauche et arrive à lui arracher d'excellentes naturelles
. La faena est très intéressante et génératrice d'émotion. L'épée
est défaillante et fait perdre tout trophée à l'élève de l'école taurine
de Sanlucar. Il devra se contenter d'une vuelta chaleureusement fêtée
par le public . Ce jeune garçon est à suivre lors de cette temporada.

Diego
Llanos est élève à l'école taurine parrainée par El Juli ; cela
explique probablement son engagement pour cette course . Par malheur
, il hérité d'un excellent novillo , puissant et bravissime qu'il
ne saura pas exploité (quel gâchis). Il est adepte du TGV (Toréo Grande
Viitesse) et de la séparation des terrains entre l'homme et l'animal
. Sa faena accroche un temps le public et finit par le lasser quand
celui-ci se rend compte de la non exploitation des qualités du becerro.
Après une mise à mort laborieuse , il s'octroie une vuelta non méritée
, probablement pour compenser celle que la présidence a oublié d'accorder
à son adversaire . L'arrastre est fort justement ovationnée . Les
aficionados se plaisent à rêver à ce qu'aurait été la rencontre entre
Alvaro Sanlucar et cet excellent toro .
Sort
en quatrième position un toro grand et efflanqué qui échoit à El
Kike . Le bicho est juste compliqué , mais pas trop pour rendre
sa lidia intéressante à condition que le torero veuille bien lidier.
Et pour une fois El Kike semble décidé et commence sa faena par des
passes de châtiment et impose sa volonté au pupille d'El Juli . Ensuite
, patatras , Le jeune Linxois est repris par ses vieux démons . Le
toro demande une lidia " virile " , le diestro veut faire une faena
artistique . Chaque fois qu'l cherche à composer la figure , le toro
lui vient dessus et la fin de passe est chahutée , à la limite de
l'accrochage. L'animal devient de plus en plus compliqué , le torero
de moins en moins serein et la faena va à menos . Une estocade dans
le cou précède une vuelta " chauvine "

Le
dernier novillo est combattu par Clemente (nouvel apodo du
local Clementito) . Comme au Houga face aux Santafé Marton de la fin
de saison dernière , le jeune torero va alterner des passages très
intéressants, avec une faena adaptée à un bicho compliqué, et des
fautes techniques qui le mettent en danger lui faisant perdre l'emprise
qu'il avait sur le combat. Une très vilaine estocade limite le succès
à un salut au centre . Compte tenu de celles accordées à Llanos et
El Kike , une vuelta était envisageable . On serait tenter d'écrire
élève à fort potentiel , mais doit mieux faire en s'appliquant et
se concentrant plus sur son ouvrage. Cette année Clément doit rester
en non piquées , face à un bétail plus dur que celui qu'il a combattu
l'an dernier pour assoir et conforter savoir et savoir faire . Le
savoir être (la planta torera ) est lui quasiment acquis . Il devra
probablement compléter son " staff technique " , en ajoutant aux passionnés
qui l'accompagnent depuis ses débuts , un mentor qui l'aidera à progresser
et à se faire connaître tra los montes.

Le
lauréat du jour est fort justement Alvaro Sanlucar , le second est
Clemente qui gagne lui aussi le droit de participer au cycle d'EL
Camino hacia el toreo.
En résumé une après midi intéressante et porteuse d'espoir .
Si
cela pouvait augurer d'une bonne temporada ( çà y est , je recommence
à croire au Père Noël)
Prochain rendez vous en mars à Samadet .
Cape
avec les badges de l'OGT.
|