Les
quatre mousquetaires n’étaient que trois.
Arènes
de Rion: Novillada non piquée du 18 août 2012
4 becerros de Juan Pedro Domecq (remplaçants le lot de Santa Ana bloqué
pour des raisons sanitaires)
El Kike (vuelta )
Louis Husson ( vuelta )
Jean Baptiste Molas (oreille ,oreille)
2/3 d’arènes .
Petite
déception en arrivant aux arènes de Rion des Landes, Clemente a déclaré
forfait. Il ne sera pas remplacé et la novillada transformée en compétition
entre les trois landais restants, le meilleur se voyant offrir le
dernier novillo. Même si les non piquées sont souvent le moyen pour
les élevages prestigieux d’éliminer des toros qui n’auraient jamais
pu sortir en novillada ou en corrida , le lot envoyé par la casa Domecq
, de présentation et d’armures adaptées à des toreros débutants ,
a permis aux jeunes novilleros de s’exprimer .
La grande surprise du jour a été la révélation du dacquois J.B Molas
qui a nous a surpris par ses qualités artistiques et son sens de la
lidia .
Le premier Domecq a été le meilleur de l’envoi . Très noble , il répondait
à tous les cites tout en pardonnant les erreurs . El Kike le
reçoit avec élégance à la cape . A la muleta , le linxois est retombé
dans ses travers . Il compose la figure , recherchant à copier Enrique
Ponce son maître à toréer, en restant loin du toro . Son habituel
numéro de toreo de salon sans lidia du toro devient lassant et même
énervant quand il conduit à gâcher les possibilités offertes par le
toro .
Ce torero doit à son âge se poser de vraies questions quant à son
avenir . Il ne progresse pas en non piquées et risque de cruelles
désillusions s’il passe à l’échelon supérieur dès qu’il faudra lidier
et s’imposer à son opposant .Deux pinchazos, une atravesada et un
descabello ne l’empêche pas de faire une vuelta, après une arrastre
ovationnée.
Le
jabonero sorti en seconde position, échoit à Louis Husson.
Il est plus avisé que le précédent et nécessite d’être lidié avec
fermeté. Conseillé par Richard Millan depuis le callejon, le torero
landais insiste trop à vouloir tirer le novillo vers le bas. Ce dernier
chute à plusieurs reprises et s’avise de plus en plus. Le retour au
toreo à mi hauteur est trop tardif et le toro est devenu le patron
du ruedo accrochant sèchement le jeune matador .
Il fera une vuelta malgré trois pinchazos, une vilaine épée et trois
descabellos. Ce genre d’échec doit normalement aidé le torero à progresser
à condition de savoir se remettre en question (à suivre)
Le
troisième se prend pour un coureur de demi fond, il tourne autour
du ruedo au grand galop . Il va très vite se calmer, montrant des
signes de faiblesse. Il se réfugie dans les tablas. Jean Baptiste
Molas commet l’erreur de vouloir le citer de loin ; Faisant preuve
d’une maturité étonnante (c’est sa deuxième course), il corrige le
tir , réduit la distance, change le toro de terrain et lui impose
son toreo fait de passes fondamentales exécutées en se croisant et
d’adornos dignes des toreros artistes andalous.
Le joven est encore vert et se fait parfois accroché la muleta mais
il finit par imposer sa loi au Domecq. Il s’engage pour une bonne
entière d’effet rapide. L’oreille coupée est amplement mérité.
L’héritier de la dynastie Molas est désigné comme triomphateur et
peut ainsi combattre le quatrième novillo.
Le
comportement de celui-ci est un copié collé de celui du troisième.
De nouveau Jean Baptiste va lui servir une faena dominatrice et très
élégante avec de superbes détails. Le novillo est dominé. L’estocade
est malheureusement plate et nécessite un descabello. Le succès est
limité à une oreille, ce qui permettra quand même au novillero de
sortir en triomphe par la puerta de caballos après avoir reçu le prix
destiné au triomphateur de l’après-midi.
Un espoir semble être né, le chemin est long et difficile avant de
devenir une figura, Jean Baptiste Molas sera à suivre en cette fin
de saison et au début de la temporada 2013.
Félicitations
aux organisateurs pour avoir remis au programme des fêtes de Rion
une course le samedi dont le prix d’entrée unique fixé à 10 euros
permet d’attirer sur les gradins de jeunes aficionados.
Seul bémol, la présidence qui semble ignorer que le tercio de banderilles
soit comporter la pose d’au minimum deux paires, nous privant entre
autre de voir El Santo faire son office.
Rion
/ Valdefresno un vieux couple qui se porte bien.
Arènes
de Rion: Novillada non piquée du 19 août 2012
6 becerros de Valdefresno
José Garrido (vuelta, salut au tiers)
Filiberto Martinez (vuelta, silence)
Juan de Castilla (silence, silence)
3/4 d’arènes
L’an
dernier, le lot envoyé par la famille Fraile était très (voire trop)
bien présenté alliant armure et trapio .
Celui de cette année est plus hétérogène. Il est composé de deux toros
jeunes (mars 2010) légers, commodes d’armures et de quatre plus âgés
(novembre 2009 à décembre 2009), forcément plus costaud .
Les 3ème et 4ème sont playeros, les deux derniers, les plus solides,
sont tous les deux horriblement gachos.
Globalement, ils ont fait preuve de caste, dominant de jeunes toreros
encore limités techniquement aussi bien dans la lidia que dans l’exécution
de la suerte suprême. Toutes les mises à mort ont été approximatives
et laborieuses.
José
Garrido est le vainqueur du concours organisé entre les différentes
écoles andalouses par Andalucia TV .
Son premier novillo, le plus léger, est faible. Vite essoufflé, il
baisse de rythme malgré une noblesse certaine. Le torero fait l’erreur
de trop le solliciter en commençant sa faena par des statuaires .
La première série à droite est templée . A gauche, l’andalou ne se
croise pas et ne domine pas le toro. Très vite, hélas comme beaucoup
de ses collègues, il passe à un numéro de «cherche oreille» en toréant
le public. Le bicho va à menos. Une lagartija de côté, qui provoque
un début d’hémorragie, suffit pour le faire tomber. Pétition d’oreille
à laquelle l’excellent président du jour (Mr Delpech) résiste. José
Garrido fait une vuelta.
Le
quatrième est un haut toro, maigre, bien armé. Malgré quelques signes
de faiblesse, il part de loin et vient avec franchise et répète à
droite. A gauche, il demande plus de fermeté de la part de son adversaire
.
Le toro va à mas, promène le torero dans l’arène et est sous-exploité.
L’estocade est identique à celle du premier, Garrido fait l’effort
de reprendre l’épée pour un pinchazo, suivi de deux descabellos et
doit se contenter d’un timide salut au tiers.
Filiberto
Martinez nous avait laissé une bonne impression à Tartas. Il reçoit
avec élégance son premier Fraile. Ce dernier est faible mais très
noble et encasté. Il est plus facile à droite qu’à gauche où il accroche.
Les passes manque de fermeté et de lien et surtout de domino. Le toro
finit par se décomposer, le jeune torero commet l’erreur de continuer
la faena .
Une bonne estocade entière précède 8 tentatives de descabello. Le
torero fait une vuelta qui ne s’imposait pas.
Le
cinquième est laid, mais il a du caractère ; Il demande à être lidié
avec rigueur et fermeté, ce dont ne fait pas preuve Martinez. Il n’arrive
pas à trouver le sitio et à canaliser le becerro. La faena est trop
longue et le toro se garde , mettant de plus en plus en difficulté
le jeune torero. Tout va à menos, la mise à mort est approximative,
silence pour le toreo, applaudissements pour le Valdefresno.
Juan
de Castilla est un gentil garçon, mais il est trop vert face à
ce bétail encasté et exigeant. Le troisième est noble. Meilleur à
gauche, il va à mas. Le jeune garçon n’enprofite pas . La faena est
désordonnée et les passes marginales n’exploitant pas les qualités
du toro. Après deux pinchazos, le toro se rapproche des tablas, le
matador commet l’erreur de ne pas l’en sortir et vouloir descabeller
un toro vif, 8 tentatives seront nécessaires .
Le public dans l’esprit des sans piquées est gentil et ne râle pas
trop fort.
Le
6ème, vrai jumeau du 5ème jusqu’à avoir le même nom, est laid comme
un pou mais encasté comme un Escolar Gil des grands jours. C’est un
toro à triomphe que laissera passer par inexpérience, Juan de Castilla ;
Le bicho part de loin, avec une légère tendance à être gazapon. Le
jeune vénézuélien se fait déborder, et est plusieurs fois accroché
.
Le Fraile devient très vite le patron en piste. De Castilla, comme
ses collègues tue encore très mal ; deux estocades approximatives
et 7 descabellos sont nécessaires, silence pour le toreo, grande ovation
pour le bicho qui en d’autres mains aurait pu prétendre à la vuelta.
La
course est restée très en dessous de celle de l’année dernière même
si les novillos étaient plus adaptés à ce type de corrida. La terna
du jour a manqué de métier pour pouvoir exploiter les réelles qualités
des Valdefresno.
Rion des Landes reste malgré cela une valeur sûre du circuit des non
piquées. La fréquentation du public a été bonne sur l’ensemble des
deux courses .Connaisseur, il a su faire preuve de bienveillance et
de rigueur comme il se doit quand de jeunes toreros acceptent de se
mettre devant des toros de respect.
Sur l’ensemble des deux journées, c’est Jean Baptiste Molas
qui a été déclaré triomphateur de la feria.
Thierry
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