Arènes
de Mont de Marsan Novillada
des fêtes de Saint Perdon le 26 août 2012
6 novillos de Baltasar Iban
Juan Leal (silence, silence, silence)
Roberto Blanco (silence, blessure)
César Valencia (deux oreilles, deux oreilles)
¼ d’arènes
Roberto
Blanco a été grièvement blessé à la carotide par son second adversaire
.Il a été opéré dans la soirée. Par chance, le pronostic vital n’est
pas engagé, mais le drame a été évité de justesse.
Comme
les Fidel San Roman à Roquefort, les Baltasar Iban ont déçu.
Plus légers que ceux de 2011, à l’exception des 3ème et 6ème, ils
ont soit manqué de force, soit manqué de race. Les premiers tiers
se sont souvent limités à des picotazos, puis les novillos se sont
éteints au troisième.
Le
premier échoit à Juan Leal. Dès son entrée en piste, il serre
à droite et à gauche et cherche à se réfugier dans les tablas. Très
juste de force, il suit sans conviction la muleta de l’arlésien pendant
quatre passes puis repart en querencia. Le jeune torero essaie de
lui servir sa faena type peu adaptée au contexte. Il est accroché
à plusieurs reprises. Il prolonge trop, les débats et finit par lasser
le public avec un numéro de porfia inutile. L’épée résulte basse et
deux descabellos sont nécessaires (silence)
Le
quatrième est un joli petit novillo malheureusement handicapé de l’arrière
train ; La présidence commet l’erreur de le maintenir en piste. Manso
et trop diminué pour pousser à la pique, il est noble mais réduit
très vite sa charge à cause de son infirmité. Même faena type de la
part de Léal, toreo profilé et porfia à un novillo parado. La mise
à mort, et c’est nouveau pour le camarguais, est laborieuse (pinchazo,
atravesada, descabello). (Silence)
Roberto
Blanco est un des novilleros punteros de la temporada . Il était
très attendu. Son premier adversaire est manso face au cheval, puis
s’éteint ; Parado, il se défend sur place, accroche le torero. Celui-ci
commet l’erreur de continuer une faena sans intérêt faute de combattant
.Le public se lasse, la faena, conclue par une entière plate longue
d’effet, s’achève dans l’indifférence.
Le
cinquième est le plus âgé de l’envoi (à deux mois près, il serait
sorti en corrida à Mimizan) .Costaud, il est très avisé et sème la
panique dans la cuadrilla . Châtiment insuffisant à la pique, capotazos
inutiles, capes jetées au sol accentuent ses défauts. Il prendra Roberto
Blanco dès la première passe.
C’est Juan Leal qui va combattre dans un silence pesant le Baltasar
Iban. Les circonstances et la complexité de l’animal l’obligent à
toréer avec sincérité , sauf en fin de faena, où il revient au torero
superficiel. Silence après un pinchazo et une demie-tombée.
César
Valencia est un vénézuélien, il nous avait laissé une impression
mitigée à Plaisance du Gers, mais probablement avait il la tête à
Madrid où il faisait sa présentation en piquée, deux jours après.
Cette fois-ci il a enflammé le public du Plumaçon par son dynamisme,
son engagement et son toreo alluré et sincère. Chanceux il a tiré
le meilleur lot .
Son premier novillo est le plus costaud du lot, il sort malheureusement
escobillado. Il pousse lors des deux piques. Le novillo est encasté,
noble. Le torero sud américain s’arrime, sert de bonnes séries à droite
et à gauche. Encore vert, il manque de dominio, commet des erreurs
, mais il se croise et charge la suerte. Il manque de métier mais
a de vraies qualités et apporte une fraîcheur certaine dans l’escalafon
des novilleros stéréotypés sortis des écoles taurines. Il s’engage
avec un culot monstre pour une estocade entière légèrement tombée.
Le palco accorde deux oreilles promenées en souriant lors d’une vuelta
très applaudie.
Le
dernier est très bien armé, il derrotera tout au long de sa présence
en piste. Il pousse peu à la pique ; Le novillero prend les palos
(il a son propre matériel adapté à sa taille) pour deux paires sincères
et une al violin spectaculaire mais à cornes passées . Le novillo
est encasté, mais trop compliqué, pour l’expérience du jeune vénézuélien.
Celui-ci fait preuve d’application et de beaucoup de courage, une
estocade entière d’effet spectaculaire soulève l’enthousiasme du public ;
Deux oreilles (une de trop mais au diable l’avarice) sont accordées
et c’est tout souriant que César sort en triomphe des arènes du Plumaçon.
Nous
avons vécu une tarde très contrastée, déception du bétail, angoisse
sur l’état de santé de Roberto Blanco et envie de revoir ce jeune
torero sud américain au sourire si communicatif!
Souhaitons
plus de réussite l’an prochain à la sympathique équipe de Saint Perdon.
A l’issue de la course , j’avais envie de lancer une souscription
pour envoyer la responsable de la Peña Al Violin à Séville
pour apprendre à choisir les pasos en fonction de ce qui se passe
en piste , à jouer doucement et à rester respectueusement à sa place,
créer un tract expliquant au public que c’est le torero qui risque
sa vie et pas le trompetiste
Prochain
rendez vous à Bayonne avec les toros de Joselito, j’évite les Domecq
de Dax.