TOROS EN VIC

Début de féria très décevant

Arènes de Vic Fezensac ,1ère de féria 2012
8/10 ème d'arènes
5 toros d'Escolar Gil et d'El Risco (1er)
El Fundi : ovation , ovation
Fernando Robleno : salut au tercio, vuelta
Sergio Aguilar : silence, sifflets

A l'issue de son dernier paséo vicois, El Fundi est appelé en piste et reçoit une belle et émouvante ovation de la part des aficionados présents pour cette première corrida de la féria gersoise .

La course commence par la lidia d'un très lourd toro d'El Risco (près de 700 kg). Il est mal piqué comme beaucoup de toros le seront lors de cette féria. L'animal est sans race et demande à être très sollicité pour passer.
El Fundi, motivé ce jour, met en œuvre toute sa technique pour masquer l'absence de caste de son adversaire. Il y parvient et nous offre deux belles séries de naturelles. Une mise à mort défectueuse le prive de trophée mais pas d'une nouvelle ovation.

Le second toro est en fait une sardine efflanquée dont la présence dans cette piste a du se faire se retourner dans sa tombe Monsieur Baylac . Le novillo est faiblard et décasté . La faena de Fernando Robleño ne transmet pas l'émotion dont à besoin ce torero pour briller.

Le troisième cornu est un peu mieux présenté mais n'a pas plus de caste que le précédent. Faiblard, il se défend sur place avec trop de malice pour un Sergio Aguilar démotivé ; Le torero fait tout pour faire croire que le toro est impossible, alors qu'il est ni pire ni meilleur que bien d'autres. Le public marche dans la combine et ne proteste pas même après un très vilain d'épée. Mon voisin de devant, éternel optimiste, me glisse " ne vous inquiétez pas la corrida va commencer au prochain ! ".

Et bien non, le 4ème est un novillo léger qui sera à juste titre protesté. Le président, aux ordres des organisateurs, reste impassible (on protège le bénéfice quite à casser l'image du lieu) Il est fuera de typo aussi bien dans son physique que son moral. El Fundi , qui veut quitter Vic sur une bonne faena , lui sert de bonnes séries et prolonge la faena jusqu'au premier avis .Tout cela me laisse la même impression que celle d'un repas dans un restaurant gastronomique dont la cuisine est du niveau d'un Mac DO . Nous sommes venus pour voir du Santa Coloma et on voit du Domecq, quelle arnaque !!!!!!!!!!!!!!!!!
El Fundi rate sa mise à mort, le toro tombe après le second avis. Le diestro devra se contenter d'une nouvelle ovation (encore une fois et cet article ressemblera à un article de 20 minutes).

A la sortie du 5ème Escolar , un spectateur crie " enfin un toro ! ". L'animal est bien présenté (trapio et armures). Il est naturellement trop piqué ; Vrai Santa Coloma , il accuse le coup et se reprend après le tercio de banderilles . Robleño l'entreprend avec son habituel courage pour de bonnes séries, hélas, comme souvent, il ne va pas au bout des possibilités du toro et passe trop vite à un numéro de porfia qui lui assure la sympathie du public, mais laisse les aficionados sur leur faim. Une bonne épée après un pinchazo déclenche une pétition majoritaire qui laisse le palco de marbre.
Bien sûr, tout n'est pas parfait mais Vic est très loin d'être Madrid. Et on aurait pu récompenser le courage et l'application. La vuelta est très fêtée , la présidence huée .

C'est avec un manso criminel que s'achève ce pensum. Il accrochera deux fois spectaculairement Aguilar, lui infligeant un puntazo de 5 cm . Le toro est infumable et le torero abrège. La mise à mort est difficile ce qui indispose le public qui sifflera le matador, alors qu'il n'avait pas réagi à la faena arnaque au troisième (Vic n'est vraiemnt pas Madrid).

Nouvelle ovation à El Fundi à son départ des arènes que quitte un public très inquiet pour la suite de la Féria.

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Une intéressante corrida concours

Arènes de Vic Fezensac ,2ère de féria 2012
8/10 ème d'arènes
Corrida concours
Antonio Barrera : silence , une oreille
Yvan Garcia : sifflets, sifflets
Morenito de Aranda . salut au tiers , salut au tiers

Même si elle n'a pas atteint les sommets, cette corrida concours aura remonté le moral des aficionados présents à Vic. La présentation des toros est irréprochable, il y a du trapio et des cornes.
Seul bémol, il faut arréter de se bercer d'illusions. Les ganaderos n'envoient pas des toros sélectionnés pour faire briller leur devise, mais se débarrassent de toros coralleros ou trop costaud pour être acceptés ailleurs par les apoderados .
Le Fidel San Roman est un ancien réserve d'une novillada de Céret ; L'Esteban Isidro (nouveau nom de la ganaderria Martinez Elizondo) est un reliquat de l'ancienne encaste Atanasio et l'Alcurrucen , vu son âge a probablement visité les différents corrales de l'empresa Lozano. Parfois cela marche, comme ce dimanche matin, souvent cela donne des courses qui ressemblent à une liquidation de stocks.

Le premier toro provient de l'élevage Carriquiri (encaste Nunez) . Très bien présenté, il prend avec bravoure trois piques qu'il ne pousse pas vraiment, Mais comment peut-il en être autrement quand les toros sont piqués très en arrière ; Ce constat d'incompétence ou de malhonnêteté des piqueros , nous avons pu le faire quasiment à tous les premiers tercios vicois.
La faena d'Antonio Barrera est très en dessous de la noblesse et des possibilités du toro. Le torero abuse des effets faciles et du toréo profilé. L'estocade est mauvaise ; salut au tercio pour le matador et applaudissement à l'arrastre.

Le second est un très typé Moreno de Silva (encaste Saltillo) . Il prendra 4 piques dans des styles divers (mal mis en suerte la 1ère, bien pour la 2ème et la 4ème, sortant seul de la 3ème). Sa caste offre des possibilités à droite et à gauche ; Le toro est noble mais encasté donc demande à être toréé avec dominio, Yvan Garcia prend peur et gâche un excellent toro en reculant sans cesse et en toréant du bout du pico ; Le public s'énerve à juste titre et siffle le torero après une estocade en prenant les grands boulevards et plusieurs descabellos. L'arrastre est ovationnée.

Sort en 3ème, le Fidel San Roman (encaste Villarmata par Guardiola Dominguez) , magnifiquement présenté , il livre , (aidé par les superbes mises en suerte de Morenito de Aranda), un très grand tercio de piques . Partant de plus en plus loin , il est piqué 4 fois dont une au regaton. Morenito , et sa cuadrilla , ont compris l'esprit de la corrida concours . Même le tercio de banderilles est réalisé pour mettre en valeur l'animal ; Les peones sont ovationnés. Les premières passes laissent augurer d'un grand moment. Malheureusement le toro se fige et ne charge plus.
En grand Monsieur, Morenito évite le numéro de porfia qui aurait assuré son succès au détriment du respect envers le brave Fidel San Roman. L'exécution de la mise à mort est moyenne. Grande déception pour cet excellent torero actuellement en grande forme et qui mérite d'être revu.
L'arrastre est ovationnée en souvenir de l'excellent tercio de piques.

En 4ème sort un auroch d'Esteban Isidro (encaste Domecq X Sepuvelda) . Très haut et lourd, il est armé de longues cornes pointant vers le ciel, à faire douter plus d'un torero. L'animal est plus puissant que brave lors de ses quatre rencontres avec le cheval ; Il va se révéler très compliqué à la muleta. Antonio Barrera va se lancer dans une faena baston d'une autre époque, mélange de courage et de trucages, qui va porter sur le public . Une oreille tombera du palco (et un contrat pour remplacer Fandiño face aux Flor de Jara) après une estocade en deux épisodes " secoués " forcément méritoire compte tenu du risque face à ce type d'animal.

Le 5ème est un joli toro d'Alcurrucen (encaste Nunez ) de presque 6 ans qui se révèlera manso en trois rencontres . Le toro manque de classe et de caste mais permet une faena. Yvan Garcia n'en a pas envie et sera copieusement sifflé après une mise à mort lamentable. Le 6ème est un superbe jabonero de La Reina (encaste Domecq X Nunez ) qui poussera peu en trois rencontres . Morenito de Aranda veut triompher, hélas son adversaire est très faible (plusieurs génuflexions y compris avant les piques qui auraient du provoquer son changement, mais il faut préserver le bénéfice …) ; La faena tourne court.

Le prix au meilleur toro est attribué (décision contestée) au Moreno de Silva qui s'est avéré le plus complet, même s'il a été mis en valeur par Yvan Garcia. Il est dommage que le Fidel San Roman se soit si vite éteint, il aurait fait un beau vainqueur. Prochaine corrida concours à Vic, en août avec des toros provenant d'élevages français. Prochaine sortie des Moreno de Silva à Céret et des Fidel San Roman à Roquefort .

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Un remplaçant meilleur que les titulaires

Arènes de Vic Fezensac 3ème de féria 2012
Taux de remplissage de 80% à peine.
Cinq toros de La Cruz et un de Granier Frères (5ème),
corrida organisée dans le cadre du concours Toros de France
Julien Lescarret : vuelta , silence
Joselillo : Salut au tiers, vuelta
Raul Velasco . Bronca, Bronca

Il y a des modes dans l'élevage des toros ; L'apport de sang Buendia en est une depuis que La Quinta est devenu l'élevage favori des vedettes. Les frères Granier, éleveurs camarguais, ont succombé à la tentation. Ils ont amené à Vic, 5 toros d'encaste Buendia et un de leur second fer venu dans la nuit pour remplacer un toro blessé.
La prestation des 5 La Cruz ne m'a pas emballé. Signe d'un sang encore mal fixé, les toros ont alterné un peu de caste et beaucoup de mansedumbre fuyarde aux premiers tiers. Des piques poussées ont été suivies de débandades désordonnées au contact du fer.
Les seconds tiers ont été compliqués car les camarguais avaient tendance à se réfugier dans les tablas. A la muleta, ils se sont comportés en La Quinta avec une noblesse frisant la soseria .
Le Granier frères a été le plus intéressant de l'après-midi par son comportement au premier tiers, provoquant même une chute monumentale du groupe équestre et sa caste au troisième tercio.

Julien Lescarret faisait sa dernière de féria à Vic. Il a été invité à saluer en piste après le paséo. Il reçoit son premier exemplaire de La Cruz sans le fixer et les deux premiers tercions s'avèrent chaotiques. A la muleta, le toro est noble et sans malice. Julien le torée de jolie manière mais comme d'habitude sans en exploiter toutes les possibilités. Il tue en deux temps et s'octroie une vuelta contestée et contestable.
Son second a laissé beaucoup d'énergie lors d'un bon premier tiers (Marc Reynaud). Sa charge est courte et vite éteinte, silence au torero après deux épées approximatives.

Le premier adversaire de Joselillo manque de race et ne s'emploie sous le fer que grâce au talent de Tito Sandoval. L'ingénieur torero lui sert une faena appliquée, malheureusement sans relief car le toro ne se livre pas. Une bonne estocade (un peu en arrière) permet au matador de saluer au centre de la piste. Joselillo veut briller à Vic. Il décèle que le Granier est brave et le met en suerte pour le mettre en évidence sous la pique. La chute à la troisième rencontre est violente, le cheval heurte de plein fouet la talanquère et se relève à moitié KO. Le toro vient mal à gauche (ce qui justifie l'absence de mouchoir bleu), mais il est excellent à droite. Le torero l'exploite en de très belles séries de déréchazos .Les trophées sont à portée d'épée . Hélas à une mete y saca portée avec engagement succèdent une épée trop plate pour être efficace et une ribambelle de descabellos. L'attitude du torero s'excusant au centre de la piste de ne pas avoir triomphé est touchante et en dit long sur la mentalité du garçon. Sa vuelta est chaleureusement fêtée et son crédit demeure intact à Vic et pourquoi pas dans d'autres arènes du Sud Ouest.

Raul Velasco ne va pas tarder à rejoindre le monton des toreros sans contrat. Complètement dépassé, il nous fait deux numéros à la Curro Romero des mauvais jours. Il a écouté deux broncas (plus une à la sortie) qui font mal quand on est au fond du trou, heureusement que ses deux adversaires étaient faiblards et décastés .
Le public vicois est exigeant et dur mais était-il obligé d'insulter un homme en perdition …………….. ?

A noter la volonté des organisateurs de Toros de France de mettre en valeur le tercio de piques. Malheureusement les piqueros ne jouent pas le jeu depuis le début de la compétition.
A Vic les quatre premiers dont Sandoval et les picadors de Lescarret avaient monté la pique à l'envers. Le second de Joselillo qui avait piqué avec professionnalisme le cinquième l'avait lui montée à l'endroit. Il a fort justement reçu les 300 euros de primes .

Thierry


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