Arènes
de Mugron : Novillada du Lundi de Pâques 2012
2/3 d'arènes sous un soleil revenu
6 novillos de Luis Algarra
Sergio Flores : silence , une oreille
Fernando Adrian : salut au tiers, une oreille
David martin Escudero : silence, une oreille
Les
jours se suivent et les présentations des toros se ressemblent. L'encierro
envoyé par Luis Algarra en ce lundi de Pâques est magnifique de trapio
et d'armures, seul le 3ème détonne dans ce lot.
Le comportement des toros a entretenu un intérêt soutenu en piste.
Il leur a manqué juste un peu de force pour constituer un lot dont
on se souvient (comme quoi les Domecq sont parfois bons) .
Point très positif, les organisateurs ont imposé aux porteurs du castoreno
de piquer dans le bon terrain, par contre ils ne sont pas arrivés
à leur imposer de piquer correctement. Nous avons eu droit à un festival
de cariocas ; Seul le dernier a été mis en suerte et bien piqué a
provoqué une chute impressionnante du groupe équestre. La majorité
des novillos ont été applaudis à l'arrastre.
Sergio
Flores a un toréo très varié en particulier à la cape.Son premier
adversaire est noble à droite et accrocheur à gauche .Le mexicain
lui sert de bonnes séries de derechazos, exploitant le bon côté du
bicho .Sa tauromachie manque de profondeur, mais elle sort des modèles
stéréotypés des écoles taurines. La conclusion n'est pas à la hauteur
avec une épée basse. Le jeune torero retourne aux barrières dans le
silence
Le quatrième a une morphologie de toro .Il est peu et mal piqué .L'animal
se reprend au dernier tiers. La faena qui lui est servie est élégante
et fleurie mais ne permet pas de dominer le Luis Algarra qui impose
sa loi en piste. Cela est révélateur des limites d'un jeune garçon
qui est plus artiste que dominateur et qui manque encore aujourd'hui
de métier. Il tue le novillo de 2/3 de lame après un pinchazo. Le
public demande et obtient une oreille généreuse (probablement pour
récompenser l'ensemble de son œuvre et son enthousiasme en piste).
Fernando
Adrian est le torero le plus en vue du moment. Il possède un excellent
(peut-être trop) bagage technique.
Le second est superbe. Il pousse en brave une carioquée et retourne
de lui même au cheval pout un picotazo. Le début de faena à droite
est excellent ; Le torero se croise et nous sert plusieurs séries
de bonne facture. il est accroché par la corne gauche qui est la plus
compliquée. La faena baisse de ton immédiatement et usant de son bagage
technique, le novillero se met à toréer le public en abusant du pico.
L'estocade est entière malgré un manque d'engagement du matador. Le
public réagit bien en limitant le succès à un salut au tercio.
Le cinquième et superbe colorado est assassiné à la pique. L'animal
est encasté mais il laisse pas mal d'énergie dans le premier tiers.
Adrian va dès le début de la faena tricher en utilisant systématiquement
le pico et les passes sans intérêt mais qui porte sur le public et
n'exploite pas les qualités du toro. Le torero nous a montré le côté
obscur de sa technique. Il est bousculé lors de sa première entrée
à matar , la seconde est la bonne et le public qui s'est laissé abuser
demande et obtient une oreille de peu de poids . Hadrian restera -t-il
un Jedi ou bien deviendra-t-il un nouveau Dark Vador de la toreria
, l'avenir nous le dira...!
David
Martin Escudero a tiré au sorteo les deux novillos les plus faibles
(le second blessé lors de la chute du groupe équestre) . Pour un novillero
débutant en novillada piquée, il possède lui aussi un très bon bagage
technique et une très grande connaissance des toros (ce qui n'est
pas une nouvelle quand on connait l'héritage familiale de ce garçon)
. Il possède une excellente main gauche et a délivré de superbes naturelles.
Il nous a fait voir les moments les plus toreros de l'après-midi.
Malheureusement la faiblesse des toros a enlevé tout intérêt à ses
deux faenas.
Au contraire de Florès, David Martin ne sourit jamais et sa froideur
risque de le handicaper dans la suite de sa carrière.
Il doit par contre progresser à l'épée. La vuelta au premier et l'oreille
au second ne se justifient pas compte tenu des estocades déficientes
bien qu'entières et rapides. Torero à revoir en espérant un jour lui
voir recevoir l'alternative des mains de son José Tomas son cousin
avec des toros de son grand père Adolfo ou de son oncle Victorino
.
Avec
beaucoup de clairvoyance et de sérieux, les organisateurs décident
de ne pas attribuer le prix au meilleur novillero. Mention bien aux
publics d'Aignan et de Mugron.
Que soit dans l'une ou l'autre placita , la présence en piste de vrais
toros et le sérieux de l'organisation nous ont permis de passer deux
après-midi " réconfortantes " ; Il a juste manqué un peu de forces
(ou de tercios de pique dignes de ce nom) et nous aurions pu parler
de résurrection de la tauromachie sérieuse
Je sais, j'exagère mais je suis sorti de ce weekend serein et remotivé
pour le festival du Moun et la novillada de Garlin et la suite de
la temporada.
Thierry
NOVILLADA
NON PIQUÉE
J'entre
dans l'arènes de Mugron, la non-piquée est commencée,
Marin est en piste…
C'est curieux, dans la nouvelle que j'ai écrit pour le concours de
Mugron, " El Marin " est le dernier des toreros, parce que la corrida
a été abolie. Espérons que ça ne soit pas prémonitoire…
Là, pour le moment, il essaye de tuer son opposant, qui ne veut pas.
Vous savez comment ça se passe, au bout d'un moment il y est tout
de même arrivé.
Puis
est entré un novillo marron, grand et corpulent, qui aurait bien pu
sortir en piquée, et le public bouche bée, prit un temps d'arrêt
avant d'applaudir la présentation. Clemente le cueilli à la cape,
juste après que l'animal n'ait cogné fort dans le burladero. Un long
quite de cape, genoux pliés, du bord des planches au centre de l'arène.
Le biterrois El Tolosa (dont je n'ai pas vu la prestation,
vu que… je m'étais levée trop tard) fit alors un
quite de sa cape rose doublée de violet. Et de voir ses cheveux noirs
bouclés, sa silhouette longue et musclée moulée dans son costume blanc
brodé d'or gris, m'a fait regretté de m'être abandonnée trop longtemps
dans les bras de Morphée.
Clemente repris la main pour un quite par chicuelinas au ras du corps
sous les cris des admiratrices féminines.
El Santo posa deux belles paires de banderilles, et salua aux planches
sous les cris d'encouragement.
Les deux Dupontd qui officiaient en tant que peones laissèrent échapper
le toro qui fonça sur Tintin tel le vautour dans " Le Temple du Soleil
". Ah non, on a dit: plus de Tintin dans les reseñas.
Donc Clemente commença sa valeureuse faena, la musique se mit à jouer,
ne s'arrêta qu'à la fin, juste avant la mise à mort. Cette belle faena
fut conclue par un grand coup d'épée, hélas pas tout à fait à l'endroit
ad-hoc (comme le Capitaine), vu la quantité
de sang recrachée.
Trois personnes agitèrent un mouchoir, et le palco donna une oreille.
Attention : je ne conteste pas le fait que Clemente méritait ou pas
une oreille, sa faena était valeureuse, élégante, maîtrisée, et de
mon point de vue, il la méritait. Mais si la première oreille est
celle que
donne le public, ce jour là, il n'a pas vraiment manifesté son souhait
d'en délivrer une. Vuelta fleurie pour le jeune blondinet !
isa
du moun
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